Qui êtes-vous ?

Jerusalem, Israel
Journaliste indépendante, je suis installée à Jérusalem depuis septembre 2009, après avoir vécu à Kaboul (Afghanistan)de janvier 2007 à décembre 2008. Lors de ces deux années, j'ai couvert pour plusieurs media, l'actualité afghane. Presse écrite, radio ou encore télé, j'ai multiplié les collaborations en radio et presse écrite. Correspondante de RFI, RTL, Radio Vatican, France Info, France Inter, France Culture et I télé, Le Parisien, L'Equipe Magazine, Le Figaro, Figaro Magazine, CB News, La Nouvelle République. Rentrée pour quelques mois en France, j'ai effectué quelques CDD chez RFI avant de repartir m'installer à l'étranger.

19/08/2009

Elections afghanes: désillusions et frustrations de la population afghane

Zarmina et Nader Khan vivent avec leurs sept enfants dans un quartier pauvre de Kaboul. Pour se loger, ils n’ont qu’une pièce au loyer de 2000 afghanis (30 euros) par mois. Nader Khan, le père, est maçon. Son fils cadet est employé dans une usine de briques et Abdul Qader, l’aîné, ne trouve pas d’emploi alors qu’il est diplômé de l’école d’instituteur. « Toute la jeune génération souffre du chômage. Nous n’avons plus aucun espoir. Dès que j’ai de l’argent je quitte l’Afghanistan » affirme Abdul Qader. Une pensée qui traverse l’esprit d’une grande partie de la jeunesse afghane. Ils sont de plus en plus nombreux à partir à l’étranger comme clandestin, en Europe, en Inde ou encore en Iran.
Le quotidien de cette famille ressemble à celui de la majorité des Afghans, à part quelques chanceux qui ont pu trouver du travail dans les organisations internationales où les rares entreprises afghanes. A Kaboul, ville pourtant arrosée par l’aide internationale, les habitants n’ont toujours pas l’eau courante ni l’électricité 24h/24. Un quotidien difficile qui nourrit les frustrations des Afghans. « En 2001 quand les Taliban ont été chassés, nous avions beaucoup d’espoir ! La situation était plutôt bonne jusqu’en 2005. Et puis, tout s’est dégradé : l’économie et la sécurité. Notre gouvernement est malade, malade de la corruption. » déplore Nader Khan qui, malgré ses désillusions votera pour Hamid Karzai.
Corrompu, proche des trafiquants de drogue et des seigneurs de guerre, marionnette des Américains, voilà les critiques que l’on entend le plus souvent à son égard. « Je déteste Karzai, parce qu’il a été inefficace, qu’il se fait de l’argent avec le trafic de drogue. Mais je ne sais pas pour qui voter. Je ne connais pas les autres candidats. Au moins Hamid Karzai a de l’expérience » explique Hamidullah, qui tient une échoppe dans le village de Deh Sabz, au sud-est de Kaboul. D’autres continuent de voir en lui celui qui a apporté la paix en 2002 et les quelques changements qui se sont opérés dans la vie quotidienne. « Grâce à lui nous avons pu retourner à l’école, il nous a apporté la stabilité et notre vie a beaucoup changé depuis qu’il est au pouvoir » explique Shakira, étudiante de 18 ans.
Qu’ils soient pour ou contre Hamid Karzai, beaucoup d’Afghans voteront pour lui. La toute nouvelle démocratie a du mal à s’imposer et les Afghans préfèrent se référer aux choix de leurs leaders locaux : chef de village, figure ethnique ou encore seigneur de guerre, ils influenceront les votes des citoyens afghans.

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