Qui êtes-vous ?

Jerusalem, Israel
Journaliste indépendante, je suis installée à Jérusalem depuis septembre 2009, après avoir vécu à Kaboul (Afghanistan)de janvier 2007 à décembre 2008. Lors de ces deux années, j'ai couvert pour plusieurs media, l'actualité afghane. Presse écrite, radio ou encore télé, j'ai multiplié les collaborations en radio et presse écrite. Correspondante de RFI, RTL, Radio Vatican, France Info, France Inter, France Culture et I télé, Le Parisien, L'Equipe Magazine, Le Figaro, Figaro Magazine, CB News, La Nouvelle République. Rentrée pour quelques mois en France, j'ai effectué quelques CDD chez RFI avant de repartir m'installer à l'étranger.

17/06/2007

Attentat meurtrier à Kaboul

Recrudescence des attentats à Kaboul

C’est peut-être le début d’une nouvelle vague d’attentats à Kaboul. Dimanche matin, l’explosion d’un car de la police afghane tuait environ 35 personnes, en majorité des policiers. La veille, toujours dans la capitale afghane, une voiture piégée faisait 3 morts, et un afghan était tué par un tir « accidentel » américain.

Dimanche matin, à 8h10 (heure locale), les habitants du centre ville de Kaboul pouvaient entendre une retentissante et puissante explosion : un bus transportant des policiers afghans en était la cible. L’attentat a fait environ 35 morts, en majorité des policiers et plusieurs dizaines de blessés.
L’explosion a retentit en plein centre ville, dans un quartier très fréquenté. Juste en face du quartier général de la police et à quelques pas du Ministère de l’Intérieur afghan. La police afghane, quelques soldats de l’OTAN (Turcs et Français) ont bouclé le lieu de l’attentat, ne laissant passer qu’ambulances, policiers et journalistes.
A voir la carcasse du véhicule, l’explosion, d’une extrême violence, s’est produite à l’avant du car, soufflant le toit et propulsant jusqu’à une trentaine de mètres débris et lambeaux humains. Des éclats volants ont blessé des passants aux alentours dont deux Japonais et un Sud-Coréen. La déflagration provoquée par l’explosion a également touché deux minibus transportant des civils dont certains ont été blessés.
Les victimes ont immédiatement été transférées à l’hôpital Jamhuriat, gardé par les policiers, à quelques mètres du lieu de l’attentat. Quelques familles attendaient dans la cour. Le docteur Fazel Rahim est sorti pour annoncer qu’actuellement 35personnes recevaient des soins, toutes dans un état assez grave.
Un des porte-paroles actuel des Taliban, Qari Youssef Ahmadi, a revendiqué l’attentat au nom du mouvement islamiste, en assurant que le kamikaze était monté dans le bus de policiers. Quant aux enquêteurs de la police afghane, ils privilégient la piste d’une bombe placée à l’avant du car.
Cet attentat est le plus meurtrier à frapper Kaboul et l’Afghanistan depuis la chute du régime taliban, fin 2001. En septembre 2002, un attentat à la voiture piégée à Kaboul avait fait trente morts et une cinquantaine de blessés. Le dernier gros attentat en date touchant la région de Kaboul remonte au mois de février dernier. Il ciblait Dick Cheney, vice-président américain et tuait 24 personnes.
Kaboul est pourtant une ville placée sous haute sécurité. Ces derniers temps, on a pu remarquer le renforcement des check points de nuit, vérifiant tous les véhicules circulants dans le centre ville. La FIAS, la force d’intervention de l’OTAN, en particulier les Turcs et les Français qui ont la responsabilité de la zone de Kaboul, mène régulièrement des patrouilles de jour et de nuit. Les taliban qui ont revendiqué l’attentat ont donc réussi à passer entre les mailles du filet. La recrudescence de ces attentats suicides rappelle les techniques de guérilla irakiennes dont s’inspire de plus en plus le mouvement taliban afin de déstabiliser le gouvernement Karzai.
Plus facile à attaquer, la police afghane est très souvent prise pour cible par les insurgés taliban qui cherchent non seulement à éradiquer la présence des forces étrangères en Afghanistan.mais aussi à frapper les forces afghanes du gouvernement Karzai qui collaborent avec l’OTAN.
A quelques mètres du lieu de l’attentat et à peine une heure après, les habitants du quartier continuaient à travailler, presqu’impassibles. Et la rue retrouvait peu à peu son effervescence habituelle.

Constance de Bonnaventure

Aucun commentaire: