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Jerusalem, Israel
Journaliste indépendante, je suis installée à Jérusalem depuis septembre 2009, après avoir vécu à Kaboul (Afghanistan)de janvier 2007 à décembre 2008. Lors de ces deux années, j'ai couvert pour plusieurs media, l'actualité afghane. Presse écrite, radio ou encore télé, j'ai multiplié les collaborations en radio et presse écrite. Correspondante de RFI, RTL, Radio Vatican, France Info, France Inter, France Culture et I télé, Le Parisien, L'Equipe Magazine, Le Figaro, Figaro Magazine, CB News, La Nouvelle République. Rentrée pour quelques mois en France, j'ai effectué quelques CDD chez RFI avant de repartir m'installer à l'étranger.

23/05/2007

Ultimatum des taliban pour la libération des otages

LE FIGARO

Publié le 6 mai 2007
International

Afghanistan : l’ultimatum pour la libération des otages est repoussé.

L’ultimatum pour la libération d’Eric Damfreville, l’humanitaire français de l’ONG Terre d’Enfance et de ses trois collaborateurs afghans prisonniers des talibans depuis le 3 avril dernier a une fois encore été repoussé. Initialement fixé au résultat des présidentielles françaises, il est maintenant reporté à la formation du nouveau gouvernement français, soit après le 17 mai, date de la prise de fonction du prochain président. « Comme les élections se poursuivent en France, le conseil de direction des taliban a repoussé l’ultimatum à la formation d’un nouveau gouvernement » a déclaré à l’AFP Yousuf Ahmadi, un porte-parole des taliban. A cette annonce, le Quai d’Orsay a privilégié une fois encore la discrétion et n’a pas souhaité s’exprimer.

Cette décision des taliban montre que la milice islamiste est très attentive à la vie politique française et qu’elle attend du prochain président qu’il réponde à ses requêtes. Ces revendications sont au nombre de deux : d’une part le retrait des troupes françaises d’Afghanistan, d’autre part, la libération de prisonniers taliban. Nicolas Sarkozy, puis, le ministre des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, avaient déclaré la semaine dernière que les forces françaises « n’ont pas de vocation à rester en Afghanistan ». Les taliban attendraient alors pour négocier avec un nouveau gouvernement.

En Afghanistan, 210 français sont enregistrés dans les fichiers de l’ambassade de France. La plupart vivent à Kaboul, travaillant pour des ONG ou des entreprises privées. Tous se sentent extrêmement concernés par cet enlèvement et avouent avoir quelque peu changé leurs habitudes. Les ONG ont renforcé leurs mesures de sécurité. « Il faut prendre en compte cette recrudescence d’enlèvements. Nous gardons nos mesures de sécurité habituelles en les renforçant » explique Thierry Laurent-Badin, chef de mission chez Action contre la Faim. La quinzaine d’expatriés français de cette ONG se dit marquée par l’enlèvement. Pour Marie de Moussac, chargée des relations publiques à l’Union des Journalistes Afghans, la vigilance se traduit par de petits gestes quotidiens : « Je ferme toujours les portes de la voiture à clef, je ne reste pas dans les embouteillages, je ne sors jamais seule ». Même si elle n’est pas angoissée au quotidien, Marie s’inquiète de l’avenir. « Le plus effrayant est de constater que les taliban continuent à enlever des occidentaux pour faire pression sur le gouvernement Karzai ».

Ici, tous les Français attendent la fin de l’ultimatum et espèrent une proche libération d’Eric et de ses trois collaborateurs. L’annonce des talibans a d’ailleurs étonné certains. « Je ne pensais pas que les talibans suivaient l’actualité française à ce point » s’étonne Marie. « Nous n’avons qu’à attendre et espérer » déclare Thierry.

Dimanche soir, les Français de Kaboul étaient tous réunis devant leurs écrans télévisés pour suivre les résultats du second tour. Plusieurs soirées électorales étaient organisées dans les diverses maisons. La nouvelle du report de l’ultimatum pour la libération d’Eric et de ses trois accompagnateurs était aussi au cœur des discussions et des appréhensions.

Constance de Bonnaventure

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