Qui êtes-vous ?

Jerusalem, Israel
Journaliste indépendante, je suis installée à Jérusalem depuis septembre 2009, après avoir vécu à Kaboul (Afghanistan)de janvier 2007 à décembre 2008. Lors de ces deux années, j'ai couvert pour plusieurs media, l'actualité afghane. Presse écrite, radio ou encore télé, j'ai multiplié les collaborations en radio et presse écrite. Correspondante de RFI, RTL, Radio Vatican, France Info, France Inter, France Culture et I télé, Le Parisien, L'Equipe Magazine, Le Figaro, Figaro Magazine, CB News, La Nouvelle République. Rentrée pour quelques mois en France, j'ai effectué quelques CDD chez RFI avant de repartir m'installer à l'étranger.

23/05/2007

Prise d'otages en Afghanistan

LE FIGARO

Publié le 16 avril 2007
Actualité International Kaboul
CONSTANCE DE BONNAVENTURE.


Quelque 210 Français travaillent en Afghanistan, la plupart à titre humanitaire. Tous appliquent des règles relativement strictes de sécurité et excluent jusqu'ici de quitter le pays. MALGRÉ l'enlèvement de Céline et d'Éric, les ONG et les entreprises françaises présentes en Afghanistan refusent de se laisser gagner par la psychose. Toutes jusqu'ici veulent poursuivre leurs actions en Afghanistan. Mais la vigilance est plus que jamais de mise. La plupart ont renforcé les mesures de sécurité. La France fait partie du paysage humanitaire afghan depuis les années 1970. Une vingtaine d'ONG françaises sont présentes en Afghanistan. Leur action porte surtout, depuis six ans, sur un travail de reconstruction et de développement. Au total, 210 Français sont enregistrés à l'ambassade de France. Les règles de sécurité varient d'une ONG ou entreprise à l'autre, en fonction de leurs activités, mais aussi de leurs moyens financiers. Chez Handicap international (HI), habitations et voitures sont banalisées et les gardes ne sont pas armés. Les humanitaires d'Handicap international ne peuvent cependant se déplacer qu'en véhicule HI. Un radio-opérateur suit leurs moindres mouvements : les expatriés sont localisés en permanence. Certains lieux sont autorisés, d'autres fortement déconseillés. Les femmes ne sortent jamais seules. Tous les jeudis soir, Arnaud Quemin, chef de mission d'HI, organise une réunion pour rappeler les consignes de sécurité. Véhicule banalisé Handicap international est présente à Kaboul, dans le Helmand, à Hérat et à Kandahar pour des missions ponctuelles. HI a ouvert un centre de kinésithérapie et d'orthopédie au sein de l'hôpital régional de Kandahar. Arnaud s'y rend en avion. Sur place, il utilise un véhicule banalisé et se limite à des trajets entre sa maison, l'hôpital et son bureau. « Le risque d'enlèvement a été pris en compte dès le début », affirme-t-il. Mathieu Beley vit en Afghanistan depuis bientôt quatre ans. Diplômé d'HEC, il a créé Gulestan, une entreprise de distillerie d'huiles essentielles implantée à Jalalabad, dans l'est du pays. Ses employés sont uniquement des Afghans. « Je ne m'impose aucune règle de sécurité dans les régions où j'ai l'habitude d'aller. » En contrepartie, Mathieu est toujours accompagné d'un local. « On sait que je suis un invité de la population. » Il voyage en taxi collectif et, la plupart du temps, est habillé à l'afghane. « Certes, il y a un risque, reconnaît-il. Mais il serait tout aussi dangereux pour la communauté occidentale de se replier sur elle-même. » Mathieu parle la langue locale, le dari. Il arrive ainsi à se fondre dans la population afghane. Pour lui, c'est la clé de la confiance. « Et cela fonctionne, puisqu'on me rappelle chaque jour à quel point on aime les Français dans ce pays ! » constate-t-il. « On évite de sortir de Kaboul » Franco-afghan, Ehsan Mehrangais dirige l'ONG Afghanistan Demain dont l'objectif est de recueillir et réinsérer les enfants des rues. Il travaille avec deux expatriées françaises. Grand connaisseur de l'Afghanistan, il n'en reste pas moins sceptique sur l'avenir de la sécurité ici : « On y pense, mais on continue à travailler. Maintenant, nous évitons de sortir de Kaboul et je n'autorise plus de week-ends en province. » Il explique que la situation s'est détériorée non seulement depuis l'enlèvement des deux humanitaires français, mais aussi à cause de la mort de l'interprète afghan de l'otage Daniele Mastrogiacomo. « Les Afghans sont énervés et en veulent terriblement au gouvernement Karzaï », explique Ehsan. Le président Hamid Karzaï avait accepté de relâcher cinq prisonniers talibans contre la libération, le 19 mars, du journaliste italien, mais son interprète avait été décapité quelques jours plus tard faute d'un accord similaire.

http://www.lefigaro.fr/international/20070416.FIG000000311_les_ong_francaises_redoubl ...

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