A voté ! Ce matin, comme des millions d’autres afghans, Ahmed choisit son prochain président. Fier, il s’avance vers les urnes pour déposer son bulletin de vote. « Aujourd’hui est un grand jour pour la nation afghane. Parce que les élections ont lieu et ça renforce la démocratie » 7h du matin, c’est l’heure où les 6000 bureaux de vote ouvrent leur porte en Afghanistan. L’école de fille Zarghuna est l’un des plus gros centres électoraux de la capitale. Ici on attend 10 000 personnes, mais pour le moment, les allers et venues sont plutôt calmes dans ce centre de vote. Les hommes d’un côté, les femmes de l’autre, on trempe le doigt dans l’encre, on prend le bulletin, et on se cache derrière l’isoloir en carton. Et déjà les premiers dysfonctionnements apparaissent. Un jeune organisateur remarque que l’encre utilisée pour marquer les votants n’est pas de très bonne qualité. « Ca va pas ça. Ca devrait être mieux. Parce que quand on frotte elle part. Elle devrait être indélébile et elle s’efface. »
En ce jour d’élection, deux inquiétudes majeures hantent les esprits: les fraudes et l’insécurité. D’autant plus que les Taliban ont promis qu’ils s’attaqueraient aux bureaux de vote. Pour l’occasion, 4000 policiers supplémentaires sont arrivés à Kaboul et des checkpoints, des postes de contrôle ont été installés aux principaux carrefours de la capitale. Et des chars de l’armée afghane sont sur le qui-vive. Ce matin, personne dans les rues, la tension est à son comble, Kaboul est une ville fantôme.
L’école de Massoud Sad est située dans un quartier résidentiel, loin des attentats. Elle abrite un petit centre de vote. Et en ce milieu d’après-midi, il n’y a personne qui vote. « C’est bien, mais pas super. Peu de gens ont participé » déplore le responsable de ce centre. Ici sur 600 inscrits seuls 48 se sont rendus aux urnes. Visiblement les Afghans se désintéressent de la politique. Alors comme dans beaucoup de bureaux de vote, il y a plus d’organisateurs que d’électeurs.Bérangère Travard travaille au service culturel de l’ambassade de France. Mais aujourd’hui elle fait partie des 117 observateurs de l’Union Européenne. Son rôle : rendre compte du processus électoral. 8 centres de vote à visiter et des questions à poser. « Est-ce qu’il y de l’intimidation ? Est-ce plutôt ordonné ou pas ordonné ? Qui sont les personnes présentes ? Est ce que tout le matériel est présent ? Est-ce qu’ils vérifient que les doigts n’ont pas d’encre ou de l’encre ? Est-ce qu’ils mettent l’encre sur les doigts ? »La Communauté internationale met tout œuvre pour limiter les fraudes et crédibiliser ces élections. D’après les observateurs, rien pour le moment ne permet de remettre en question la légitimité du scrutin. Philippe Larrieu est également observateur européen. « A partir du moment où on se rend compte qu’il n’y a pas d’irrégularités flagrantes, ce qui est le cas, on peut considérer que s’agissant du processus de vote, du processus électoral, la mission est accomplie »
Le dépouillement à peine terminé, Hamid Karzai et Abdullah Abdullah, les deux favoris, s’auto proclament vainqueurs. De quoi alimenter les rumeurs de fraude et nourrir fortement la colère de la population afghane.
Qui êtes-vous ?
- Constance de Bonnaventure
- Jerusalem, Israel
- Journaliste indépendante, je suis installée à Jérusalem depuis septembre 2009, après avoir vécu à Kaboul (Afghanistan)de janvier 2007 à décembre 2008. Lors de ces deux années, j'ai couvert pour plusieurs media, l'actualité afghane. Presse écrite, radio ou encore télé, j'ai multiplié les collaborations en radio et presse écrite. Correspondante de RFI, RTL, Radio Vatican, France Info, France Inter, France Culture et I télé, Le Parisien, L'Equipe Magazine, Le Figaro, Figaro Magazine, CB News, La Nouvelle République. Rentrée pour quelques mois en France, j'ai effectué quelques CDD chez RFI avant de repartir m'installer à l'étranger.
20/08/2009
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